DANGEREUX, L' AUTOGYRE ?

Nous parlons ici de la technologie accessible au grand public et non en particulier de la SR/C (Slow Rotor/Compound) qui intègre d'emblée et bien au delà, les avantages de l'avion et de l'hélicoptère.

Comprendre pourquoi le rotor tourne sans moteur : en fait, il en a un, c'est le vent.

 Le graphique ci-dessus représente la section d'une pale de rotor en rotation et explique son comportement lorsqu'elle est exposé au vent en tournant. On comprend instinctivement que plus on s'éloigne du centre du rotor et plus la vitesse de rotation de la pale est élevée. La flèche bleue représente le vent qui frappe le rotor. La flèche rouge est la portance qui fait voler (elle est toujours perpendiculaire au vent), la noire est la traînée, plus faible que la portance et qui s'oppose au vol. Enfin, la flèche verte est le résultat de ces deux dernières flèches. Afin de ne pas aller trop loin dans les explications, il vous faut accepter le fait que plus la vitesse est élevée et plus l'angle entre le vent et le rotor est faible. La partie qui nous intéresse ici est celle du milieu (B). Regardez vers où est dirigée la flèche verte : vers l'avant. C'est cette force qui tire le rotor et le fait tourner  ceci, sans l'intervention d'un moteur "humain".

C'est ce qu'on appelle l'autorotation, c'est à dire que le rotor tourne de lui-même et ce phénomène procure à l'autogyre un niveau de sécurité extrêmement élevé puisqu' aucun problème moteur ne pourra venir contrarier cette rotation, comme sur un hélicoptère.La seule chose qui puisse faire disparaître sa portance, c'est une trajectoire parabolique suffisamment marquée pour ralentir son rotor de manière significative. Noter que cette manoeuvre est provoquée par le pilote lui-même et qu'un entraînement correct la rend hautement improbable. Si toutefois le pilote se met dans cette situation potentiellement dangereuse, nous lui apprenons à en sortir. La procédure après une montée plein gaz et une vitesse qui diminue est de diminuer les gaz et de mettre manche au neutre   avant de rendre la main pour reprendre naturellement de la vitesse. Cette manoeuvre est possible car l'aéronef ne peut décrocher. Noter que cette manoeuvre est strictement inverse de celle employée par les pilotes d'avion qui doivent, avant le décrochage, mettre manche avant et plein gaz si possible.

Voici un tableau des principales différences entre un autogyre, un hélicoptère et un appareil à aile fixe.

Avion / autogyre :

 - la distance nécessaire pour le décollage et l'atterrissage : avantage très net pour l'autogyre qui atterrit sur place et n'a besoin qu'au max de 40 mètres pour décoller et au mieux sur place (avec un vent de face suffisant)

 - le phénomène parfois mortel du décrochage :  impossible sur un autogyre qui peut voler en palier jusqu'à des vitesse approchant les 20 km/h. En dessous de cette vitesse, il se mettra tranquillement à descendre au lieu de décrocher comme un avion

 - la vitesse :  cette fois, supériorité de l'avion sur l'autogyre dont le rotor crée beaucoup de traînée qui pénalise  sa vitesse.

Hélicoptère/autogyre :

 - la simplicité et poids : avantage à l'autogyre qui n'a pas besoin des lourds et complexes systèmes de cardans et réducteurs nécessaires pour acheminer la puissance moteur au rotor et qui doit à la fois assurer la propulsion, la traction et le contrôle en vol.

 - vol stationnaire : possible en hélicoptère, il ne l'est pas en autogyre sauf par vent de face suffisant et encore s'agira t'il d'un simple vol à vitesse sol nulle et non d'un vrai stationnaire (vitesse air nulle)

 - vitesse : avantage à l' autogyre dont le rotor n'assure que la portance et est moins contrarié que celui de l'hélicoptère lors des vols à haute vitesse.

L'énorme avantage de l'autogyre par rapport à toutes les autres formes de vol est son comportement lors d'une panne moteur. Alors que cette éventualité est considérée avec angoisse par les pilotes d'avion (nécessité d'avoir un terrain suffisamment long à disposition) ou d'hélicoptère (crash assuré si la panne survient trop bas) , le pilote d'autogyre considère cette éventualité avec tranquillité car elle ne modifiera en rien le comportement de son rotor et il pourra se poser presque n'importe où.

Enfin et pour fixer les idées, se souvenir que le danger pour un pilote est de trouver en contact non contrôlé avec le sol avec beaucoup d'énergie, c'est à dire de vitesse. Un avion doit nécessairement arriver au sol avec une vitesse approchant les 100 km/h. Un hélicoptère, en cas de panne moteur à trop basse altitude, arrivera au sol en pleine vitesse car le pilote tentera de récupérer ses tours rotors sans lesquels il ne peut voler. L'autogyre, quelque soit les circonstances, à condition que le pilote soit correctement formé, touchera le sol à vitesse quasi-nulle donc sans danger pour les occupants même en cas d'atterrissage de travers. L'autogyre sera détruit car le rotor a beaucoup d'énergie mais les occupants n'auront rien puisque la cellule où ils sont n'en avait quasiment plus. 

Conclusion : laissez de coté les préjugés si toutefois vous en avez et tentez un vol en autogyre. Cette expérience vous convaincra certainement que l'autogyre est réellement un appareil extrêmement sûr et d'une maniabilité hors du commun !